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Dans ce chapitre :
Après avoir lu ces articles, prenez votre premier cours de batterie dans les pages des leçons. Vous pouvez choisir une leçon
La pulsation c'est le coeur de la musique, c'est elle qui
détermine le mouvement d'un morceau de musique. C'est
d'abord par elle que nous nous empreignons de la musique, elle rentre dans
notre corps et notre esprit pour qu'à son tour ceux-ci se
mettent en mouvement. Le premier contact peut se faire juste en
écoutant de la musique et en tapant dans les mains. On peut
taper toutes les pulsations, que l'on nommera par la suite temps, puis
seulement les temps forts ou les temps faibles. De la on regroupe les
temps en mesures. On peut taper les premiers temps de chaque mesure.
Quand l'on a déterminé de quel type de mesure il
s'agit, pour faire ressentir son côté "cyclique" on peut
ne taper que le premier temps dans les mains, puis lever la main un peu plus
à chaque temps, avec des petits à-coups pour
marquer les autres temps, et laisser retomber celle-ci sans retenue pour
à nouveau frapper le premier temps de la mesure suivante. On crée,
donc, un mouvement pour se représenter la mesure, c'est plus
stable, on associe au premier temps la notion de pesanteur.
On peu maintenant extraire la pulsation (le temps) et la mesure d'un
morceau de musique. En faisant varier le style de musique c'est
exercice permettra rapidement de comprendre et de suivre tout ce qui se
passe dans un morceau de musique et d'en dégager une
structure cohérente. Pour les débutants après avoir frappé l'exercice dans les mains,
on peut jouer l'exercice à la batterie, sur la caisse claire main droite puis main
gauche, sur une cymbale, à la grosse caisse, puis en mélangeant les différentes sonorités
de l'instrument.
Pour aborder la régularité il est bon là aussi de prendre des exemples concrets, nous n'avons que
l'embarras du choix. La régularité peut dès le début s'associer au rythme. La régularité est un rythme simple et qui
ne varie jamais dans le temps. Prenons pour exemple nos jours terrestres chaque jour possède 24 heures,
chaque heure 60 minutes et chaque minute 60 secondes. La "distance " entre chaque heure, minute et
seconde est la même. Marcher dans la rue d'un pas constant, sans s'arrêter ni courir, nous permet d'associer à la
régularité la notion de mouvement. Un mouvement s'il est exécuté de façon constante sans aucune variation
de quelque sorte que ce soit, est dit mouvement régulier. Il se répète indéfiniment, identique à lui-même.
Ici aussi nous pouvons faire varier nos paramètres temps, espace et énergie.
Pour le temps cela est plutôt simple :
La voix c'est le premier instrument dont nous disposons, elle peut être considérée comme la
cinquième partie à jouer de la batterie. Une des idées de bases c'est que
tout ce qu'on peut chanter on peut le jouer. Nous pouvons inclure la
voix dans tous les exercices que nous travaillons. A chaque fois que
nous jouons elle est le lien direct entre la conception du rythme et
l'exécution de celui-ci par le geste. Elle est la meilleure
alliée de notre mémoire et favorise la
concentration.
Dans un premier temps elle pourra suffire pour ressentir et compter les
temps de la mesure. Puis elle pourra chanter les différents
débits et subdivisions et même chanter une partie de
l'instrument (grosse caisse, caisse claire, charleston...).
Les idées de travail ne manquent pas, avec un peu d'imagination
on peut vite changer un rythme simple en un vrai casse tête rythmique.
Pour varier un peu et sortir l'ordinaire, et même apporter
quelque chose d'exotique, on peut remplacer les chiffres par des bols
indiens. Ces bols sont une suite d'onomatopées qui peuvent
être utilisées pour compter le temps de la mesure, les débits... Tout ce qui peut être compter.
Voici les principaux bols que j'utilise.
S'il y à bien un élément fondamental c'est le ventre. Il est le centre. C'est du moins ce que j'ai pu découvrir en pratiquant l'Aïkido et lors de mon séjour à l'hôpital pour soigner une hernie inguinale. Un livre écrit par un docteur lui donne aussi le nom de deuxième cerveau. Le ventre ce n'est pas que des abdominaux en forme de tablette de chocolat. C'est l'appareil digestif. La racine de tout. Tout vient au centre et tout en repart. Il utilise les aliments pour construire notre corps. Il faut penser depuis son centre. C'est l'idée de racine. Dans la posture du batteur le centre repose sur le siège (il faut s'asseoir sur le bord du siège pour veiller à ne pas couper la circulation sanguine sous les cuisses, ou utiliser un siège ergonomique). Le ventre tient tout l'édifice en équilibre. Et si c'est équilibre est respecté les gestes et les déplacements sont plus naturels. On arrive plus facilement au point zéro. Le point zéro est un état que j'avais depuis longtemps défini mais pas nommé. C'est lorsque j'ai écouté une émission de radio et qu'une grande pianiste concertiste devenue maintenant enseignante en a parlé que j'ai pu mettre un nom dessus. Souvent on ne se rend pas compte mais pour un geste positif comme celui qui sert à produire un son, il faut vaincre l'immobilité et parfois même un geste qui retient et que je qualifierai de négatif. Cette barrière inconsciente provient de la tension occasionnée par le stress de la vie et toutes les composantes négatives de nos vies de sédentaires. C'est aussi l'idée de force d'entropie. A toute action constructrice s'oppose une action destructrice. Tout est dans le ying et le yang, Dieu et Satan, matière et antimatière, tout existe ainsi que son contraire. C'est alors souvent cette dualité qui rend laborieux le seul fait de jouer d'un instrument, surtout un instrument aussi physique et complet que la batterie. C'est ce qui crée le déséquilibre. Cette tension fatigue énormément car pour aller au bout du geste positif il faut forcer l'action du geste négatif. Il est déjà épuisant de manipuler les baguettes et actionner les pédales alors si on ajoute à cela une lutte contre soi-même on frise le masochisme. Cette tension est aussi néfaste car elle ne permet pas aux vibrations provoqué par l'impact de se dissiper, de se diffuser dans le corps. Au pire cela crée des noeuds où; ces vibrations s'accumulent. L'énergie se décharge dans ces noeuds pouvant provoqué de nombreux traumatismes. Il faut solidifier le ventre pour rendre ses membres libres de tout mouvement. Pour rester toujours placé prêt à agir. Cette harmonie c'est le Aï de l'Aïkido. Quand le centre est solide cela favorise la concentration ainsi que l'ouverture de l'esprit et l'ouverture aux sensations, l'ouverture aux autres. Le point zéro c'est aussi la possibilité d'absorber ce qui existe autour de nous comme les énergies et les vibrations. Tout cela pour mieux communiquer avec les autres. Souvent je pense que tout n'est que vibrations et que c'est ce qui fait que dans certaines situations quand les vibrations sont accordées l'échange ce fait facilement et que dans d'autres cela reste très laborieux. Ces vibrations sont aussi le souffle vital, Ki de l'Aïkido. Nous possédons tous une vibration interne et la musique nous permet de diffuser cette vibration aux musiciens mais avant tout au public. Quand les vibrations sont discordantes il ne se passe rien mais quand tout vibre à l'unisson l'échange est complet. C'est donc à chacun d'expérimenter et de trouver sa voix/voie, le Do de l'Aïkido.
En cherchant un début pour les pages des leçons, et avant de les charger
de musiques, de textes et d'exercices, je me suis posé la question de savoir ce qu'il ne me fallait pas oublier avant tout cela,
quel était le préalable indispensable, la condition sine qua non. Alors j'ai pensé que la première chose à
faire c'était de parler de la mise en place d'un plan de travail. Pour entrer dans le vif du sujet je dirai que seul un travail
régulier peut donner de vrais résultats. Et comme souvent ce travail est un travail de répétition, il faut
l'organiser si on veut le rendre réellement efficace. Maintenant il existe différentes situations,
voyons-en quelques unes.
Tout d'abord si vous travaillez avec un professeur cela rendra les
choses plus faciles. Car c'est lui qui organisera la progression de
votre travail, en fonction de ce que en tant
qu'élève vous proposez comme aptitudes et comme marge de progression. Si vous
travaillez seul c'est plus délicat car vous êtes
juge et partie. Maintenant je vais donner quelques pistes à explorer
tout en sachant qu'il ne s'agit pas d'une série de formules magiques.
Il est indispensable de tenir un journal. Vous y inscrirez à
l'intérieur tout ce que vous travaillez : en premier la date
puis le type d'exercice, le nom, le tempo... et sans oublier les
impressions que vous laisse le travail que vous venez de faire. Ce
journal vous permettra de ne pas perdre le fil de votre travail et de
garder la même logique de progression, ce qui mettra en
évidence vos progrès et le temps qu'il vous aura
fallut pour réussir. Ceci vous permettra d'ajuster votre méthode
de travail et de redéfinir les priorités dans celui-ci.
Qu'est-ce qu'une méthode de travail? C'est avant tout se donner
des objectifs et organiser les outils que l'on possède pour
atteindre ces objectifs. Je distingue toujours deux types d'objectifs :
ceux à court terme et ceux à long terme. Un objectif à court terme donnera des résultats rapides et
sera directement applicable dans toutes les situations musicales. Par
exemple un rythme binaire tout simple qui vous servira pour la
prochaine répétition avec votre groupe. Un objectif à long terme c'est plutôt un fil conducteur qui
permet un travail en profondeur de tous les exercices que vous aurez choisi pour
votre partie à court terme. Ce peut être une chose toute simple comme l'utilisation du métronome, puisque alors
l'objectif à long terme c'est d'obtenir le tempo le plus régulier
possible dans tous les exercices. Autres exemples : chanter en jouant, renverser tous les doigtés, etc... Il faut laisser les
choses évoluer librement et ne pas hésiter par exemple à changer ses objectifs à court terme pour mieux servir les
objectifs à long terme et vice-versa; question de priorités.
Le temps de travail est une notion totalement abstraite et qui
évolue en fonction de ses propres progrès et de ses propres exigences. Je ne me lasse pas de dire à mes
élèves que la clef c'est de travailler régulièrement. Par exemple je dis toujours
à mes débutant : travaillez vingt minutes tous les jours plutôt
que d'attendre le week-end et travailler deux heures de suite, car il
n'y a rien de mieux pour se décourager. Maintenant si comme
débutant vous pouvez vous contenter de vingt minutes de
travail quotidien, plus votre niveau évoluera plus il vous faudra de
temps pour réaliser vos objectifs. Il faut savoir aussi
être patient, la sensation que l'on a de sa propre progression
n'est pas toujours linéaire. Ce n'est pas tous les jours que
l'on ressent les résultats du travail. Il arrive parfois
d'avoir la sensation de stagner, les nuages s'amoncellent et, tout d'un coup,
l'horizon s'éclaircit, on a réussi. Cependant au début de sa vie de musicien on a une sensation
linéaire de ses propres progrès, on est alors plus sensible aux objectifs
à court terme ; mais quand la somme des connaissances est plus importante, les progrès se font par paliers avec parfois de
longs moments de plats. On est aussi devenu plus exigeant. On est à un moment de son éducation musicale
où ; ce sont les objectifs à long terme qui, lorsqu'ils sont atteint, nous donnent une réelle satisfaction.
Autre chose de plus subtil : il faut toujours se laisser du temps pour
bien travailler et assimiler un exercice. Il ne faut pas forcer le destin, il faut être patient. Et si on reste
honnête avec soi-même on sait toujours quand on a réussi à
atteindre son objectif. Autre chose de commun à tous : c'est que
plus on se laisse de temps pour atteindre un objectif, plus on mettra
de temps pour l'atteindre. Il faut donc tout en étant
raisonnable se fixer une limite de temps. De même si on
dépasse cette limite de temps et qu'une lassitude commence
à se faire sentir quand on travaille un exercice et que l'on
ne trouve pas la solution du problème, il faut savoir abandonner
pour y revenir plus tard. Il faut savoir s'avouer vaincu. Il ne faut
pas penser que l'on est nul et que l'on ne progressera plus jamais, il
faut juste prendre conscience que l'on a fait un mauvais choix
d'objectif. Ce n'était peut-être pas le moment de
commencer ce type d'exercice, c'était peut-être
trop tôt dans son parcours de musicien. Quand on travaille tout seul
ce genre de désagrément peut arriver, et c'est là l'intérêt de trouver un bon professeur, son
expérience et ses conseils vous éviteront de tomber dans de tels écueils.
Mon dernier conseil c'est que le meilleur moyen pour mieux vous souvenir d'un exercice durement travaillé c'est de
l'oublier. Voilà quelques idées qui vous aiderons à organiser
votre travail et facilitera l'acquisition des connaissances, mais
surtout vous aurez envie d'apprendre, vous garderez le goût
d'apprendre. Vous apprendrez avec plaisir.