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Nous utilisons depuis longtemps la notation du solfège pour écrire la batterie, mais il n'en reste pas moins que si les grandes lignes sont universelles, il existent plusieurs types de notations qui diffèrent par certains petits détails. Même pour le plus éclairé des musiciens la notation de la batterie reste difficile à appréhender. Je vous propose de démystifier tout cela.
On écrit la batterie sur une portée qui se compose de 5 lignes et 4 interlignes :
La batterie est une percussion à sons indéterminés, la batterie ne produit pas de hauteur de son, on utilise la
clef de percussion :
On écrit toujours la clef en début de portée et pour indiquer quelle partie de l'instrument il faut jouer
on utilise des notes que l'on place à différentes hauteurs sur cette portée.
Une note est composée d'une tête de note :
Souvent on attache une hampe à cette tête :
Et les hampes peuvent être reliées par des ligatures :
Il y a deux grands concepts à connaître.
On commence par le bas de la batterie, la grosse caisse puis on remonte et on trouve la caisse claire et on arrive
aux toms avec le tom alto, le tom medium et le tom basse. Ce sont les fûts de la batterie, on les notes avec
des têtes de note pleines. Tout en haut de la portée on va écrire les cymbales pour lesquelles on utilise des têtes de note
en forme de croix. Le charleston occupe le haut de la portée et sert aussi parfois pour la cymbale ride, dans ce
cas on écrira s'il s'agit de jouer le charleston ou la cymbale ride. Ce charleston pourra être joué ouvert ou fermé
avec le pied. Quand il est joué avec le pied il s'écrit au bas de la portée au niveau de la grosse caisse. Pour
différencier la cymbale ride du charleston on écrit celle-ci au-dessus d'une ligne supplémentaire. Cette ligne
supplémentaire va aussi nous servir à écrire la cymbale crash. Un cas particulier dans tout cela c'est le sidestick
pour lequel on utilise une croix que l'on place à la hauteur de la caisse claire. Les éléments de la batterie tels
qu'ils sont écrits ci-dessus forment l'écriture française de la batterie.
L'autre standard de l'écriture de la batterie c'est la notation américaine qui, même si les grandes lignes sont
identiques, diffère de l'écriture française pour l'écriture de certains éléments de la batterie comme la grosse caisse
et la caisse claire. Mais les principales différences se situent au niveau des cymbales.
On organise les sons en voix. Les voix servent à regrouper certains éléments de la batterie pour donner une logique à la lecture et faciliter l'interprétation. Là aussi il existe des différences notables entre l'écriture française et l'écriture américaine.
L'écriture française regroupe la grosse caisse et la caisse claire dans la voix qui occupe le bas de la portée
tandis que les cymbales appartiennent à la voix qui occupe le haut de la portée. Cette différenciation tire
son origine de la batterie de jazz où les motifs rythmiques de la cymbale sont répétitifs tandis que la musicalité
et la diversité rythmique sont jouées par la grosse caisse et la caisse claire. C'est une répartition qui tient
compte de la musicalité. Pour faciliter la lecture de l'ensemble des deux voix, les hampes de la voix du bas
sont dirigées vers le bas tandis que les hampes de la voix du haut sont dirigées vers le haut (cqfd). Les
toms appartiennent le plus souvent à la voix du bas mais avec les hampes vers le haut s'ils sont joués seuls.
L'écriture américaine définit les voix en fonction de la partie du corps qui joue. La voix du bas regroupe ce que
jouent les pieds : grosse caisse et charleston au pied, et la voix du haut regroupe ce que jouent les mains : caisse
claire, cymbales et toms. C'est une répartition qui tient compte du jeu physique de l'instrument. Ici aussi les
hampes de la voix du bas sont dirigées vers le bas et les hampes de la voix du haut sont dirigées vers le haut.
Dans les exemples précédents il y a une autre différence pour l'écriture de la mesure à 4 temps. L'écriture française fait un découpage par temps (1 temps + 1 temps + 1 temps + 1 temps), les croches du charleston sont alors groupés par 2, tandis que l'écriture américaine fait une découpage par demi mesure (2 temps + 2 temps), les croches sont groupés par 4.
Au-delà de l'emplacement des notes sur la portée ce qui change aussi entre les deux types de notations, française et américaine, c'est que la notation française prend plus de place en hauteur. Visuellement cela laisse plus de place entre les notes dans la portée mais il faut une plus grande distance entre les portées pour que cela reste agréable à lire. La notation américaine est plus ramassée et prend moins de place verticalement.
On rencontre parfois des partitions dont l'écriture vient directement de l'écriture sous forme de tablature. La
tablature est un format d'écriture qui est apparue avec internet. C'est une écriture différente de l'écriture
solfège qui utilise la particularité des polices à chasse fixe des traitements de textes. On se retrouve alors
avec un alignement vertical de tous les sons sans notion de voix. Cette notation manque de musicalité et est limitée.
Le but de l'écriture musicale est de retranscrire sous forme graphique les subtilités de la musique telles quelles doivent être entendues par l'oreille. La lecture d'une partition doit permettre de se rapprocher le plus possible de ce que le compositeur veut entendre être reproduit et donc lors de la mise en forme de la partition tous les détails comptent. La notation de la batterie connaît d'autres subtilités comme quand il y a plus de 3 toms ou quand il y a une plus grande diversité de cymbales mais les grandes lignes sont celles décrites ci-dessus.